Le folklore du libertinage

Dans « libertin » il y a « liber »,  mais il y a aussi « ertin », ce qui ne veut rien dire. C’est juste pour voir si vous suiviez.

Par ou commencer pour décrire l’échec de la libération sexuelle que constitue le libertinage?

Doit-on faire un petit tour en club? Là-bas, sous les lumières tamisées d’un lustre en inox acheté chez ikéa, sur un pouf garni d’une peau de zèbre en nylon du plus bon goût, se tient le couple. Au son de la douce musique digne d’une soirée camping au macumba night, ils boivent chacun une coupe de champâââgne, l’air distingué et vaguement mal à l’aise. Enfin, l’homme est dans son élément, porteur d’une cravate qui promet tous les possible. Si la femme affiche un visage qui dit « je n’aurais jamais du accepter de venir, même s’il m’a tannée pour ça pendant des heures », sa tenue légère dit également « je suis baisable », ce que ne manqueront pas de remarquer les messieurs qui lui tournent autour. Ceux qui sont venus sans femme ont du payer une centaine d’euro pour avoir le droit de s’asseoir sur ces merveilleux poufs en écoutant cette superbe musique disco; ils espèrent bien en profiter pour tremper leur biscuit. Bien sur, ils ne sont pas venus pour le sexe, le libertinage voyez-vous, c’est un art de vivre. Bientôt, dans les baisodromes  baptisés de l’euphémisme incompréhensible de « coins calins », une petite fenêtre dérobée leur permettra peut-être d’apercevoir Monsieur chevaucher avec fougue Madame, tout en se disant que décidément, la libération sexuelle, ça a du bon.

Vous n’aimez pas l’ambiance sonore macumba-night? Alors faisons plutôt une petite promenade virtuelle sur les sites libertins. On y apprend que décidément, le libertinage est un art de vivre. Couples cherchent femmes seules, hommes seuls cherchent couples et se font remballer. Ils n’ont rien à échanger, ces pauvres losers, on va quand même pas les laisser baiser nos femmes. Ou alors, peut-être que si, mais s’ils sont grands, musclés, blacks et très bien montés, s’ils sont plusieurs et s’ils sont pompiers. Sous des photos qui flottent entre la vulgarité crasse et l’examen gynécologique, les couples expliquent à quel point ils sont sophistiqués, à la recherche d’une ambiance tamisée avec champâââgne et autres raffinements du style « tu peux sauter ma femme si tu m’autorises à sauter la tienne ». Maîtres dans l’art de péter plus haut que leur cul, certains décrocheront peut-être le graal: la femme seule prête à faire un plan à trois, au grand bénéfice des mâles hétérosexuels qui pourront, l’espace d’un instant, se sentir forts, puissants et virils, et enfin coucher avec une autre femme que leur officielle, avec le bonus d’un petit instant saphique. Madame ira raconter à qui veut l’entendre qu’elle est bi, et ajoutera en battant de ses longs cils « je suis pleinement satisfaite de mon Homme », car tout le monde sait qu’être bien baisée, mais par un seul homme, est l’idéal de respectabilité pour une femme.

une femme raffinée

Quelle classe.

2 réflexions sur “Le folklore du libertinage

  1. J’aime bien, ça informe, mais j’attends plus d’articles pour adorer et ajouter à mon agrégateur rss 😉
    Par contre, le titre du blog est facile à retenir, mais si, pris de doute, on cherche « libertins mon cul » sur un moteur de recherche….hé bien, on risque pas de trouver XD

    « Bien sur, ils ne sont pas venus pour le sexe, le libertinage voyez-vous, c’est un art de vivre. »
    Sans parler d’internet (qui, de toute façon, ressemble trop à un marché pour que personne n’y crie que ses melons/poireaux sont beaux), à quoi ressemblent les discours des libertins sur la libération sexuelle ? Sont-ils normés sans le voir, est-ce qu’ils s’en foutent ?

  2. Pingback: La femme libertine, cet animal de compagnie | Libertins mon cul !

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