Le champâgne

Parmi les thèmes du libertinage, en voici un incontournable: le champâgne.

Le champâgne est la boisson favorite du libertin. C’est que le libertin aime bien baiser, mais il a peur d’être vulgaire. Pour une bonne raison: il l’est. Le libertin montre des photos de sa queue à tout le monde, et en particulier à n’importe qui, et exhibe de la même façon les parties génitales de sa chère et tendre moitié. Les photos gynécologiques ne sont que l’apéritif avant la partouze, véritable festival de vulgarité qui est pour ainsi dire le but ultime du libertin.

A ce sujet, de nombreux hommes montrent les photos de leur pénis en érection sur leur fiche netech’ parce que les couples le leur demandent. Le couple n’aime pas les surprises: il exige de voir la marchandise. En gros plan, et en érection, s’il vous plait. Avant même de rencontrer physiquement le porteur de la bite, avant même d’avoir entendu sa voix ou porté attention à son visage, souvent avant même d’avoir engagé la conversation avec lui, sa bite aura été vue, revue, soupesée et examinée sous toutes les coutures.  A la lumière du flash, l’instrument parait peu glorieux, comme s’il préférait les ambiances tamisées.

Les couples ont beaucoup de propositions d’hommes seuls. Je suppose qu’ils choisissent sur la base de la bonne présentation de la bite. Après tout c’est d’une bite dont ils se servent, le reste du corps, on lui sert parfois à boire, mais on s’en passerait bien, finalement.

Parce que tout cela est affreusement glauque et sordide, vous en conviendrez, on lui sert pas n’importe quoi, au porteur de la Bite. On lui sert du champâgne. Le champâgne, c’est comme un coup de baguette magique sur une merde qui la transforme en jolie fleur. Un petit verre de champâgne, et hop: le glauque devient classe, le sordide devient subtilement transgressif, les chacals en rut deviennent des étalons fougueux, les bourrelets qui rebondissent sur des couchettes douteuses deviennent des courbes sensuelles, tandis que les vieilles maigres affublées de bas résilles et maquillées à la truelle se muent en mannequins glamours*.

Comme tous les beaufs, le libertin adore les ambiances chic et glam’, mais ne sait pas très bien comment s’y prendre. En revanche, il a horreur de la vulgarité. Ca ne l’empêche pas de poster une photo de sa femme les cuisses écartées, les jambes en l’air ne sachant ou se poser, dans une position parfaitement grotesque, le sexe béant. Mais ce n’est pas vulgaire: il n’y a pas de poils. A la place, une concentration de petits boutons rouges. C’est bien plus règlementaire. Bon, c’est vrai que les bas résilles font un peu plus « pute du bois de boulogne » que compagne sensuelle, mais vous savez quoi? On boira du champâgne.

 

*Les mannequins nous font rêver sur les couvertures de magazines. Ce sont des déesses de la mincitude. Leur secret: un régime à base de coke.

2 réflexions sur “Le champâgne

  1. On attend la suite avec impatience. Merci pour la franche rigolade. Mais vision tellement lucide sur ce milieu! Merci. On en redemande.

  2. Pingback: La femme libertine, cet animal de compagnie | Libertins mon cul !

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